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naissance d’un Bouddha. Il était bien vieux, le bon Richi, et ses jambes tremblantes pouvaient à peine le soutenir ; mais les ermites ne s’embarrassent pas de si peu. Il avait pris son élan à la façon du roi des cygnes, en volant à travers les airs ; son neveu Naradatta[1] l’accompagnait dans cette course aérienne.

Par ordre du roi, Asita fut introduit auprès du nouveau-né, qui s’éveilla et sourit avec bienveillance. Le sage reconnut aussitôt en lui les trente-deux signes principaux et les quatre-vingts marques secondaires[2] qui doivent caractériser un Bouddha. Sans crainte de s’humilier, l’ascète, usé par la pénitence, se prosterne devant cette couche enfantine ; il joint les mains, et, baisant les deux pieds du Bôdhisattva, il l’adore, tout joyeux. Puis, tout à coup, il se relève et se met à pleurer.

Le roi inquiet lui demande le sujet de ses larmes. « Hélas, répondit-il, je suis vieux et cassé ; je mourrai bientôt ; je n’entendrai pas les prédications qui purifieront les hommes ; je ne serai pas délivré du filet des passions. Pleurez, mes

  1. V. l’Index.
  2. V. l’Index.