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les Femmes doivent toujours être asservies, parce qu’elles l’ont toujours été ; mais quand l’homme, gouverné par les lois de la raison, jouira de sa liberté naturelle, qu’il méprise la Femme si elle ne la partage pas avec lui ; mais jusqu’à ce que nous en soyons à cette glorieuse époque, que l’extravagance du sexe ne lui fasse pas oublier la sienne.

Il est vrai que les Femmes, quand elles obtiennent l’autorité par des moyens injustes, en pratiquant ou entretenant le vice, perdent le rang que la raison leur assigne, et deviennent esclaves abjects, ou tyrans capricieux ; en acquérant du pouvoir, elles perdent la dignité de caractère, et agissent comme on voit agir les hommes, lorsqu’ils s’élèvent par les mêmes moyens.

Il est tems d’opérer une révolution dans les mœurs des Femmes ; il est tems de les rétablir dans leur dignité naturelle, et de les faire contribuer, comme partie de l’espèce humaine, à la réforme du genre-humain, en les réformant elles-mêmes. Il est tems que les habitudes locales, cèdent la place aux principes éternels de la morale