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charité ou de l’humilité religieuse : je m’étendrai davantage sur cette matière, quand je considérerai la religion sous un autre point de vue que le docteur Grégory, qui voudroit en faire un objet de sentiment ou de goût.

Pour revenir de cette disgression apparente, il seroit à désirer que les Femmes eussent pour leurs maris une affection fondée sur des principes semblables à ceux sur lesquels doit porter la dévotion. Je ne connois pas sous le ciel de base plus solide, car, qu’elles se gardent de la fausse lueur du sentiment : ce mot ne désigne souvent que l’appétit des sens. Je crois donc que les Femmes, dès leur enfance, devroient être enfermées comme les princes orientaux, ou élevées de manière à penser et à agir pour elles-mêmes.

Comment les hommes peuvent-ils s’arrêter entre deux opinions, et se promettre un résultat impossible ? Quelle vertu peuvent-ils attendre d’une esclave ; d’un être que la constitution civile de la société, rend foible, si elle ne le rend pas vicieux ?

Quoique je sache très-bien qu’il faut un tems considérable pour extirper les préjugés