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exactitude, ce tribut arbitraire, d’un insolent respect pour le sexe, sont les plus enclins à tyranniser et à mépriser cette foiblesse qui leur est si chère : ils rappellent souvent l’observation de M. Humes lorsque, comparant les français aux athéniens, il fait allusion aux Femmes : « mais une chose bien plus singulière dans cette capricieuse nation, je parle aux athéniens, c’est que la folie passagère de vos saturnales, quand les esclaves sont servis par leurs maîtres, se continue chez elle pendant toute l’année, et même pendant toute la vie, avec des circonstances qui la rendent plus absurde et plus ridicule ; c’est pour vous amuser, que vous accordez quelques jours d’élévation à ceux que la fortune a abaissé et qu’elle peut aussi, pour son amusement, élever réellement au-dessus de vous ; mais les habitans de cette nation exaltent gravement des personnes que la nature leur a soumises, et dont la foiblesse et l’infériorité sont absolument incurables. Les Femmes, quoique sans vertus, sont leurs maîtres et leurs souverains. »

Ah ! je le dis avec une tendre sollicitude, pourquoi les Femmes souffrent-elles