Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/200

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(160)

prennent la couleur de l’atmosphère qui les environne ; il ne faut pas, par une molle indolence, fomenter les sensations de cette multitude respectable aux dépens de l’entendement ; car sans un lest d’intelligence, ils ne deviendront jamais vertueux ni libres. L’aristocratie des richesses balayera toujours les esclaves, tour-à-tour timides et féroces, de la sensibilité.

On peut opposer une foule d’objections au systême adopté avec quelqu’apparence de raison, parce qu’il suppose déduits de la nature, les moyens physiques et moraux que les hommes ont mis en usage, pour dégrader le sexe. Je me contenterai d’en noter quelques unes.

On cherchent- souvent à rabaisser l’intelligence des Femmes, en disant qu’elle est plus tardive que celle des hommes : je répondrai à cet argument en montrant des preuves prématurées de raison et de génie dans Cowley, Milton et Pope[1] ; mais j’en appellerai seulement à l’expé-

  1. On pourroit en citer bien d’autres.