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cœur errent sur toute sa personne, sans qu’on puisse les en détacher, et l’on diroit que tout cet ajustement, si simple n’est mis à sa place, que pour en être ôté pièce à pièce par l’imagination. » Est-ce-là de la modestie ? Est-ce ainsi qu’un être immortel se prépare à ses hautes destinées ? En outre, — que penser d’un systême d’éducation où l’auteur nous dit de son héroïne : « bien faire ce qu’elle fait n’est que le second de ses soins ; le premier est toujours de la faire proprement. »

Et, dans le fait, toutes les vertus, toutes les qualités qu’il donne à Sophie ne sont que secondaires, car quant à la religion, voici le langage qu’il lui fait tenir par des parens, dont elle n’apprend jamais qu’à être soumise. — « Votre mari vous en instruira quand il sera tems. » Après avoir ainsi enchaîné l’ame d’une Femme, pour en disposer à son aise, il ne veut pourtant pas qu’elle soit nulle, et par une inconséquence inexplicable, il lui conseille de refléchir, afin qu’un homme accoutumé à penser ne soit par réduit à bâiller auprès d’elle, quand il est las de lui témoi-