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vos cœurs[1] la force barbare de dépouiller de leur trésor, d’aimables et confiantes créatures, ou de leur enlever la robe sans tache de l’innocence ! Maudit soit l’impie dont la main ose attenter à la chasteté. Arrête, misérable ! crains de provoquer les plus sévères vengeances du ciel ». Je ne m’amuserai pas à commenter sérieusement ce passage ; j’en pourrois produire plusieurs de la même nature, et quelques-uns d’un style si sentimental, que j’ai entendu des hommes raisonnables les caractériser d’indécens, et m’en parler avec dégoût.

Le docteur Fordyce a déployé dans tout le cours de son ouvrage, cette chaleur factice, et par conséquent froide ; il a par-tout fait parade de cette sensibilité qu’il faut apprendre de bonne-heure aux jeunes gens de l’un et l’autre sexe à mépriser comme la marque sûre d’une ame petite et vaine. Des fleurs de réthorique, des exclamations adressées au ciel, aux beautés in-

  1. Pouvez-vous ? Pouvez-vous ? répéter ces mots du ton mocqueur qui convient, seroit peut-être le meilleur commentaire de cet étrange passage.