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pour le maintien, s’il falloit toujours adopter le ton de la compagnie où l’on se trouve ; car la clef variant sans cesse, un dièze passera souvent pour une note naturelle.

Certes, il auroit été plus sage de conseiller aux Femmes de se perfectionner, jusqu’à ce qu’elles s’élevassent au-dessus des petites considérations de la vanité ; et de laisser ensuite l’opinion publique aller son train ; — car où est le point de convenance où il faut s’arrêter ? La ligne étroite sur laquelle marche la vertu et la vérité, ne penche ni à droite, ni à gauche. — Et ceux qui veulent suivre leur route, peuvent sauter par dessus plusieurs préjugés de decorum, sans craindre de laisser derrière eux la véritable modestie. Purifiez le cœur, occupezla tête, et je vous promets qu’il n’y aura rien de choquant dans le maintien.

Les airs du bon ton, que tant de jeunes personnes des deux sexes sont si empresses à saisir, me déplaisent toujours comme les attitudes gênées de quelques estampes modernes, dont les figures sont copiées servilement et sans goût d’après l’antique ; il n’y a point-là d’ame ; aucune des parties