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une modestie raisonnée, en donnant aux facultés intellectuelles une force capable d’étendre l’excessive sensibilité.

On croira peut-être que j’insiste trop sur la réserve personnelle ; mais elle est toujours la sauve-garde de la modestie ; de sorte que, si j’avois à faire l’énumération des grâces qui doivent orner la beauté, je ne manquerois pas d’ajouter à l’extrême propreté du corps et des vêtemens, la réserve personnelle. On sent bien que celle dont je veux parler ici, n’a rien de secuel, et que je la regarde comme aussi nécessaire aux hommes qu’aux Femmes. Dans le fait, cette réserve et cette propreté que des Femmes indolentes négligent trop souvent, est pourtant si nécessaire, qu’en supposant plusieurs Femmes dans la même maison, je parierois volontiers, qu’abstraction faite de l’amour, les respects des hommes, leurs attentions, leurs égards habituels seront pour la Femme qui aura le plus ces deux qualités.

Quand des parens ou des amis qui vivent ensemble se rencontrent le matin, on voit naturellement s’établir dans leurs politesses un sérieux qui n’exclut pas l’affection, et