Page:Maspero - L’Égyptologie, 1915.djvu/27

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ensuite jusqu’en 1900. Ces labeurs officiels n’arrêtèrent point les travaux personnels de M. Maspero ; mais sans renoncer de collaborer à la Revue critique, il ne cessa pas d’éditer la Bibliothèque égyptologique qui compte aujourd’hui près de quarante volumes ; il réunit dans trois livres différents intitulés Causeries d’Égypte (1906), Ruines et Souvenirs d’Égypte (1909) et Essais d’Art égyptien (1911), les articles de vulgarisation qu’il avait écrits pour le Journal des Débats, pour le Temps et pour diverses revues, inséra dans la Bibliothèque d’Étude des éditions critiques des Mémoires de Sinouhit (1908), de l’Hymne au Nil (1911) et des Instructions d’Amenemhait (1914), enfin composa pour la collection Ars una le traité Égypte (1912) où est exposée pour la première fois l’histoire complète de l’art égyptien, depuis ses origines jusqu’à sa disparition.

Presque en même temps que le Service des Antiquités, la Mission permanente du Caire avait changé de directeur, et, qui plus est, de condition. M. Bouriant, subordonné par ordre à M. de Morgan, puis à M. Loret, n’avait pas eu le loisir d’achever la préparation de son grand ouvrage sur Médinet-abou, ni de demander beaucoup d’activité à ses élèves ; il avait pourtant déménagé la Mission de la Maison Karcher dans l’édifice que l’architecte Ambroise, BAUDRY lui avait bâti aux frais du gouvernement français, dans la rue Soliman-Pacha, près du nouveau Musée égyptien. En s’établissant ainsi chez elle, la Mission avait perdu son nom et modifié son statut : elle était devenue l’Institut français d’Archéologie orientale du Caire et elle avait reçu la personnalité civile. Bouriant y ouvrit une imprimerie très modeste d’abord, mais au mois de septembre 1897, il fut frappé d’hémiplégie, et, après une sorte d’interrègne où Chassinat, alors membre de l’École, exerça ses fonctions, il fut mis à la retraite et Chassinat lui succéda comme directeur en 1898. Celui-ci par goût et par nécessité, développa fortement l’imprimerie et fit d’elle, pour la composition et pour le tirage hiéroglyphique, le premier atelier du monde. Il dirigea des fouilles importantes à el-Ghattah, près d’Abouroache, à Baouît, à Assiout, avec le concours des membres