Page:Massenet - Mes souvenirs, 1912.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE XIX

UNE VIE NOUVELLE



L’année 1891 fut marquée par un événement qui devait avoir sur ma vie une profonde répercussion.

Au mois de mai de cette année, la maison d’éditions Hartmann cessa d’exister.

Comment cela se fit-il ? Par quels motifs cette catastrophe advint-elle ? Je me le demandais sans pouvoir y répondre. Il me semblait que tout marchait pour le mieux, chez mon éditeur. Je tombai donc dans la plus grande stupeur en apprenant que tous les ouvrages édités par la maison Hartmann allaient être mis à l’encan, auraient à affronter le feu des enchères publiques. C’était pour moi le plus troublant inconnu.

J’avais un ami qui possédait un coffre-fort. L’heureux ami ! Je lui confiai la partition, pour orchestre et pour piano, de Werther, et la partition d’orchestre