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LES SUBALTERNES

envoyés l’un et l’autre en mission dans le Midi, et ils n’avaient rejoint qu’après Waterloo. L’Empereur pourtant appréciait Planat ; il l’avait choisi pour l’accompagner. Il devait bien souvent le regretter, et Planat, de son côté, aspira constamment à rejoindre son maître, mais ce fut le seul. Il n’avait rien à faire de Résigny, brave cœur mais tête folle, ni de Schultz, Polonais intrépide et dévoué, qui servait depuis 1783, d’abord dans son pays, puis en Turquie, puis dans la légion italo-polonaise et dans les lanciers de la Vistule ; qui, de 1809 à 1813, avait été prisonnier des Anglais, et qui, comme capitaine dans l’escadron des Chevau-légers, avait suivi à l’île d’Elbe ; encore moins de Piontkowski, aventurier dont la vie mystérieuse est constamment suspecte ; du lieutenant Mercher, sorti de Saint-Germain en janvier 1813, qui avait quitté son régiment pour suivre l’Empereur, sans qu’on sache de qui il avait pu s’autoriser ; du lieutenant Autric (Mathieu-Marius), neveu du brave général Desmichels, que, à Digne, la baronne Desmichels avait amené et donné à l’Empereur ; de Rivière, qui, au 1er  hussards, avait mis neuf années à gagner l’épaulette, malgré un coup de feu à Eylau et un coup de sabre à Wagram et que, pour des raisons inconnues, le général Montholon avait réclamé, en juin 1815, pour aide de camp.

Et c’était tout : tel était l’état-major que l’Empereur avait gardé après que le vent des désastres eut passé sur lui. Deux généraux proscrits, dont