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LE GRAND MARÉCHAL BERTRAND

C’était un petit homme chauve, grêle, peu représentatif, bon ingénieur, général médiocre, mais parfaitement brave ; d’une intégrité absolue, d’un entendement court, d’un entêtement invincible et d’une belle tenue morale. D’une famille bourgeoise du Berry, — mais de ces bourgeois en route pour la noblesse et déjà vivant noblement, — il se destinait au génie civil lorsque éclata la Révolution ; le 11 septembre 1793, il entra sous-lieutenant-élève à l’École du Génie militaire. Très peu de temps à l’Armée de Sambre-et-Meuse, détaché d’abord à l’École Centrale des Travaux publics, puis à la mission de Constantinople, il arriva en mai 97 à l’Armée d’Italie, d’où il rejoignit l’Armée d’Égypte. Il avait alors trois ans de grade de capitaine. Depuis ce moment, il fut l’homme de Bonaparte qui, en douze mois, le fit chef de bataillon, chef de brigade et sous-directeur des fortifications. Il revint d’Égypte général de brigade, et, après avoir commandé le génie au camp de Saint-Omer, il fut nommé, le 7 mars 1805, aide de camp de l’Empereur. Général de division le 30 mai 1807, il épousa, l’année suivante, Fanny Dillon, fille du général Arthur Dillon, guillotiné en 1794, et de Laure Girardin de Montgérald, en premières noces Mme de la Touche.

Les Dillon tenaient à ce qui est le plus grand dans l’Angleterre catholique et loyaliste. Un siècle durant, ils avaient été, en France, propriétaires d’un régiment de leur nom et ils avaient, avec leur