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LE COMTE DE MONTHOLON

sion de la servir et, le 20 mars, je marchai à la tête de son escorte. » Cela semble possible. Néanmoins, son nom ne se trouve sur aucune des listes, visées par Drouot, des officiers ayant rejoint l’Empereur depuis son débarquement ou ayant passé aux Tuileries la nuit du 20 au 21 mars.

De ce jour où, à l’en croire, il s’était à ce point signalé par son dévouement jusqu’au 2 juin, Montholon garde le silence ; a-t-il pensé qu’il serait compris sur la liste supplémentaire des chambellans qui parut seulement le 1er juin et sur laquelle il n’était pas ? Cela peut être. Le cas n’en est pas moins étrange. Le 2 juin seulement, par une lettre au prince d’Eckmühl, ministre de la Guerre, il demande sa mise en activité et sa confirmation dans le grade de maréchal de camp. « Je n’ai fait, dit-il, aucune demande pour être confirmé et je me suis borné à demander du service. » Le 5 juin, il écrit à l’Empereur lui-même ; il lui rappelle ce qu’il est venu lui dire à Fontainebleau le 21 avril de l’année précédente et le 20 mars de cette année : « Sire, écrit-il, Votre Majesté jugera si, de tous ses serviteurs restés en France, aucun plus que moi ne s’est rendu digne de ses bontés par son constant dévouement et, s’il m’est permis de déposer à ses pieds le pénible sentiment que m’a fait éprouver la préférence qu’elle a donnée sur moi à plusieurs de mes camarades dont la conduite fut opposée à la mienne.

« Sire, par le dévouement dont j’ai fait preuve,