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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

nante bravoure qui, en plusieurs occasions, l’aida à fixer la victoire. En l’un de ces combats, l’étendard fut porté si avant dans la mêlée, il reçut tant de coups des Maures acharnés à le prendre que, le soir, seule une bande bleue à bordure rouge pendait à la hampe. Henri, roi de ce Portugal conquis, fit largesse à celui auquel il attribuait part à sa gloire, de toutes les maisons — todas las casas — qu’on apercevait du champ de bataille. Cela fit son nom : Las Casas, et il eut pour armoiries : d’or à la bande d’azur, à la bordure de gueules. Passée plus tard en Andalousie et établie à Séville, la lignée du porte-étendard suivit — au moins partiellement — Blanche de Castille en France. Les Las Cases y achetèrent de grandes terres, se fixèrent en Languedoc, subirent des fortunes diverses, mais, par leurs alliances et leurs services, se maintinrent constamment au premier rang.

Marie-Joseph-Emmanuel-Auguste-Dieudonné de Las Cases naquit au château de Las-Cases, paroisse de Belle-Serre en Languedoc, le 20 juin 1766 ; il était le fils aîné de François-Hyacinthe, marquis de Las Cases, seigneur de La Caussade, Puylaurens, Lamothe et Dournes, chevalier de Saint-Louis, et de dame Jeanne Naves de Ranchin. Il fit ses études au collège de Vendôme, tenu par les Pères de l’Oratoire et passa de là à l’École militaire de Paris. On a dit que sa taille exiguë et la faiblesse de sa constitution l’avaient déterminé à