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LES PRÊTRES. — LE MÉDECIN

trouvait, puis serait revenu pratiquer à Rome. L’on assure d’ailleurs que l’abbé Vignali était, en toute matière autre que la médecine, d’une ignorance qui faisait mal augurer des connaissances qu’il s’attribuait, et l’Empereur lui fit savoir qu’à Longwood il n’aurait à s’occuper que de ses fonctions sacerdotales. Il lui assigna un traitement de 8.000 francs, durant qu’il portait au double celui de l’abbé Buonavita.

Ces deux prêtres étaient ternes et ne furent d’aucune ressource pour l’Empereur, mais au moins ne furent-ils pas pour lui nuire. Il n’en fut pas de même du chirurgien, François Antommarchi : il était né en 1779, à Morsaglia, village du cap Corse, et prétendait que son père était notaire, — notaire dans un village corse de 673 habitants ! Il quitta, a-t-il dit, la Corse à l’âge de quinze ans. Où avait-il fait ses études ? Peut-être à Bastia, qui n’était qu’à huit lieues ; il n’en dit rien. De Corse, il alla à Livourne, puis à Pise et à Florence. Il fut, dit-il, reçu docteur en philosophie et en médecine de l’Université de Pise en 1808, à l’âge de dix-neuf ans. C’était avant l’annexion du royaume d’Étrurie à l’Empire, au temps où il suffisait du paiement des droits de passage pour se coiffer du bonnet. De Pise, toujours à son dire, il vint à Florence, où il se serait livré à des études physiologiques et aurait été attaché à l’hôpital de Sainte-Marie-Neuve. En 1812, il aurait obtenu de l’Université impériale le diplôme du docteur en