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BEKER COMMANDANT DE LA GARDE

à Malmaison que sur avis ultérieur. Desmazis en avait référé à l’instant à l’intendant général Montalivet, lequel, empêché par la goutte d’aller prendre les instructions de la Commission provisoire, avait écrit le 25 à Fouché. En marge, Fouché avait mis : Ajourné.

Le même jour 25, pendant la séance de la Chambre, le ministre de la Guerre avait fait porter par un de ses aides de camp à un représentant, le général de division comte Beker, une lettre où il l’informait que, par arrêté de ce jour, il l’avait « nommé au commandement de la garde de l’Empereur casernée à Rueil ». « L’honneur de la France, avait écrit Davout, commande de veiller à la conservation de sa personne et au respect qui lui est dû. L’intérêt de la patrie exige qu’on empêche les malveillants de se servir de son nom pour exciter des troubles. »

À partir du 25 juin au soir où Beker, avant même de voir l’Empereur, s’était fait reconnaître par la garde, Napoléon était prisonnier. Il se contenta de dire, lorsque Beker lui présenta l’ordre de Davout : « On aurait dû m’informer officiellement d’un acte que je regarde comme une affaire de forme et non comme une mesure de surveillance à laquelle il était inutile de m’assujettir, puisque je n’ai pas l’intention de manquer à mes engagements. »

En faisant choix du général Beker, Davout avait-il compté que la vigilance de cet officier serait