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LES OFFICIERS DE LA COMPAGNIE

de témoigner leur inimitié ou leur mauvaise éducation.

Tout au contraire, le colonel Mark Wilkes, en fonctions lors du débarquement de l’Empereur, parut à Las Cases « un homme du meilleur ton, fort agréable ; sa femme était bonne et aimable, sa fille charmante » — au point que Gourgaud en tomba tout aussitôt follement amoureux. « Voilà une femme ! » s’écriait-il chaque fois qu’il rencontrait « l’adorable Laura ». Les officiers de l’Empereur étaient reçus au mieux à Plantation House. Le gouverneur venait avec sa femme et sa fille faire visite à l’Empereur ; et, outre qu’il était homme de bonne compagnie, il avait assisté à des événements capables de l’intéresser, ayant été longtemps agent diplomatique de la Compagnie près de divers princes de l’Inde. Il avait commencé, en 1810, sous le titre : Historical Sketches of the South of India, la publication d’un grand ouvrage où étaient retracés les événements accomplis dans le royaume de Mysore jusqu’en 1799. C’était l’histoire du souverain qui eût pu être, pour la France, le plus précieux des alliés et auquel, d’Égypte, Bonaparte avait voulu tendre la main. À eux deux, Tippou-Saeb et Bonaparte, ils eussent anéanti aux Indes la puissance de l’Angleterre… et qui sait ? Mais devant l’un comme devant l’autre, se dressa l’homme du destin, cet Arthur Wellesley, qui sera le prince de Waterloo… Quel interlocuteur eût été pour l’Empereur l’homme