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SIR GEORGE COCKBURN

12 août 1812, il avait pris une part active et heureuse à la guerre contre les États-Unis. Il était destiné aux plus hautes fonctions et aux grades les plus élevés — lord de l’Amirauté, conseiller du Grand amiral duc de Clarence, amiral du Royaume-Uni et grand-croix de l’ordre du Bain. Un tel homme ne pouvait manquer d’être fortement attaché à la politique qui avait prévalu dans son pays, d’avoir embrassé les préjugés du parti qu’il devait bientôt soutenir de ses votes au parlement et qui allait l’associer à son administration ; mais, en même temps, il était de trop bonne maison pour s’abaisser à des tracasseries qu’il eût trouvées indignes d’un homme bien né.

Certes, étant Anglais et amiral, il avait partout gardé la première place et lorsque, l’Empereur ayant le mal de mer, Bertrand avait demandé pour lui une cabine plus vaste : « Dites au général, avait répondu Cockburn, qu’il est contraire aux règlements du bord de prêter la cabine de l’amiral à qui que ce soit, à plus forte raison à un prisonnier de guerre » ; il avait entendu que l’Empereur se pliât aux règlements qu’il avait établis, et, lorsque la cloche du dîner ayant sonné à trois heures, Bertrand vint lui dire que l’Empereur, souffrant, demandait qu’on retardât : « Dites au général, avait-il répondu, que j’ai l’ordre formel de ne faire pour lui aucun changement au service du bord » ; certes, sur son vaisseau, il avait marqué qu’il entendait être le maître, — cela d’une façon