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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

morales plus que physiques, — qu’il est destiné à souffrir.

Sous le gouvernement de Cockburn, il n’y a eu de sa part, malgré l’irritation que témoigna l’Empereur à diverses occasions, que l’exécution, tempérée par une forme de déférence respectueuse, des instructions positives du gouvernement anglais et si Napoléon, par l’abus que l’Angleterre fait de la force vis-à-vis de lui, ne se trouvait en droit de tout dire et de tout faire, on serait embarrassé, en présence de certaines violences, de certaines espiègleries, auxquelles, par actes ou paroles, il se laisse aller vis-à-vis de l’amiral, de donner tort à celui-ci.

L’Empereur dut souffrir impatiemment que l’amiral lui refusât le titre que le peuple français lui avait décerné ; mais le gouvernement anglais l’avait expressément ordonné. L’Empereur ne put voir sans colère qu’il fût interné dans des limites gardées par des sentinelles ; qu’il fût accompagné, chaque fois qu’il sortait de ces limites, par un officier anglais ; qu’il ne pût recevoir ni écrire une lettre sans qu’elle fût lue par l’amiral ; et que cette défense s’étendît même aux lettres qu’il écrirait pour exprimer au gouvernement anglais un désir ou une représentation ; mais tout cela était expressément formulé dans le mémorandum, en vingt-six articles, que Lord Bathurst, secrétaire d’État au Département de la Guerre et des Colonies, avait fait transmettre, le 30 juillet 1815, à l’amiral par les Lords de l’Amirauté ; ce mémorandum