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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

rejoindre l’Angleterre en toute hâte. Le choix qu’on a fait de lui fut spontané et raisonné : proposé par le comte Bathurst, il fut délibéré et voté par l’administration dont le comte de Liverpool était le chef, dont étaient membres le comte de Harrowby, le comte de Westmoreland, Sir Vansittard, le comte de Murgrave, Lord Melville, le comte Sidmouth, le vicomte Castlereagh et le comte Bathurst. Ces noms-là doivent être prononcés : ces hommes s’instituèrent les juges. Il convient qu’ils soient jugés.

Hudson Lowe était le fils de John H. Lowe, chirurgien du 50e régiment à pied, et d’Eliza Morgan, fille de John Morgan, du comté de Galway. Il était né à Galway, en Irlande, le 28 juillet 1769, plus vieux ainsi de dix-huit jours que Napoléon. Dans sa première enfance, il fut emmené en Amérique par son père, qui y avait suivi son régiment, et, devenu vieux, il gardait encore le souvenir des belles manœuvres des troupes hessoises : jamais il ne retrouva des soldats ainsi dressés au bâton. Revenu d’Amérique, il fut placé à l’école de Salisbury, où il fit son éducation : « Il resta, dit-on, attaché à cette ville et à sa magnifique cathédrale jusqu’à la fin de sa vie. » Étant au collège, à douze ans, il reçut une commission d’enseigne dans la milice de East-Devon, ce qui lui permit, à dix-huit ans, en 1787, d’être nommé enseigne au régiment