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SIR HUDSON LOWE

habitué aux pratiques policières, n’avait point préparé la conquête de Sainte-Maure, par l’intervention opportune des guinées anglaises.

À la suite de la prise de Sainte-Maure, Lowe fut appelé à la présidence d’un gouvernement comprenant aussi les îles de Céphalonie et d’Ithaque. Il eut alors à traiter des affaires extrêmement complexes, tant avec le résident britannique et les diverses autorités des îles qu’avec Ali, pacha de Janina, et il poussa énergiquement à une attaque contre Corfou, quoi que l’on pût penser de l’infériorité des forces britanniques. Le 1er janvier 1812, il fut nommé colonel, à vingt-quatre ans de services, sans perdre pour cela son régiment, qui, à l’effectif de 1 160 hommes, était encore à Corfou en mars 1815 et ne fut licencié qu’au début de 1817 ; il partit en février pour l’Angleterre, où il n’avait point paru depuis neuf années. Avant de s’embarquer, il reçut du conseil administratif de Sainte-Maure, une adresse louangeuse et un sabre à poignée d’or, sur la lame duquel devaient être gravés ses hauts faits — monnaie habituelle des compliments septinsulaires.

Son congé dura plus d’une année. Au commencement de 1813, il fut envoyé en mission dans le nord de l’Europe, avec le général Hope, auquel il était attaché. Ils devaient former et organiser, sous le nom de Légion russo-germanique, des rassemblements composés tant de déserteurs et de prisonniers provenant des contingents de la