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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

Confédération du Rhin que de levées à faire sur les territoires que les Alliés comptaient conquérir. On prévoyait que cette légion pourrait atteindre l’effectif d’un corps d’armée. Le prince royal de Suède était désigné pour en recevoir le commandement, qui lui était naturellement dévolu. Mais à leur arrivée à Gothembourg, le 4 février, les émissaires anglais apprirent la convention de Taurogen et la défection du général prussien York, ce qui modifiait singulièrement leur négociation. Après un court séjour à Stockholm, Lowe fut expédié par le général Hope pour inspecter les détachements de la légion qui avaient reçu un commencement d’organisation et qui devaient prendre la solde anglaise. Il passa par Saint-Pétersbourg, où il retrouva Pozzo di Borgo, qu’il connaissait de la Corse et qu’il venait tout récemment de quitter à Londres. Il suivit les côtes de la Baltique jusqu’à Kœnigsberg, d’où il vint à Kalisz, quartier général de l’empereur Alexandre ; il rendit compte de ce qu’il avait vu à Lord Cathcart, lequel le présenta à l’empereur. « J’espère, lui dit Alexandre, que le peuple anglais sera satisfait de ce que j’ai fait. »

De Kalisz, il repartit pour continuer son métier de recruteur et d’organisateur, chargé surtout, semble-t-il, de contrôler les effectifs, en vue des subsides dont l’Angleterre payait l’Europe. En mai, il retourna au quartier général des Alliés et arriva à temps pour assister à la bataille de Bautzen. Ce fut là que, « grâce à sa bonne lunette anglaise »,