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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

Il serait intéressant d’avoir le texte intégral des rapports rédigés par Lowe durant la retraite de l’armée de Silésie ; d’après certains extraits qui ont été imprimés, il y aurait fait preuve d’intelligence politique et stratégique ; et ses dépêches, où il a raconté les batailles de Laon et de Fère-Champenoise, ainsi que les mouvements de l’armée prussienne, fournissent des détails qu’on chercherait vainement ailleurs. Il raconte longuement, mais d’une façon précise et claire. À ce point, il était entré dans la faveur de Blücher que celui-ci le chargea de porter au Prince régent la nouvelle de la capitulation de Paris. Soit que Lowe fût parti plus tôt, soit que les circonstances l’eussent favorisé, il arriva à Londres avant tout autre messager, fut introduit près du prince, qu’il trouva au lit, et cette action de guerre lui valut, avec la commanderie du Bain, le titre de knight et la qualification de Sir, le grade de major général (14 juin 1814).

Il avait pourtant rendu des services aux Alliés, si l’on en croit le général von Gneisenau, qui, comme chef de l’état-major de Blücher, avait tout fait pour réparer les fautes que commettait le maréchal. « C’est avec la plus grande satisfaction, mon très cher et honoré général, écrivait-il à Lowe, le 23 novembre 1814, que j’ai reçu votre lettre du 15 septembre, qui me dit que vous avez encore conservé le souvenir d’un homme qui vous est infiniment attaché et qui, dans le cours d’une campagne mémorable s’il en fut jamais, a appris