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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

Lowe choisit ses subordonnés à son image ; il exige d’eux la même assiduité que de lui-même, et il leur impose le même zèle dans le service. Il compose son état-major de soldats auxquels il accorde justement sa confiance, mais qui manquent autant que lui des formes et de l’usage du monde. Il y a le lieutenant-colonel Sir Thomas Reade, vice-adjudant général, le major Gorrequer, aide de camp, le lieutenant-colonel Lyster, inspecteur de la milice, le major Emmet, du corps des Ingénieurs royaux, le lieutenant Basil Jackson de l’état-major, le docteur Baxter : celui-ci vient certainement des Corsican Rangers ; d’autres aussi sans doute. Ces hommes, ce sont des masques que revêt Lowe ; on ne saurait leur attribuer d’autre personnalité que la sienne. D’ailleurs celle-ci est si dominatrice qu’il l’imposera à la plupart des officiers généraux ou supérieurs résidant à Sainte-Hélène. Ils deviendront, sous ses ordres, tout différents de ce qu’ils étaient avant son arrivée ; ils subiront son ascendant, non seulement dans le service, mais dans leurs rapports avec le prisonnier et avec les officiers de sa suite ; ils perdront avec lui le sens des égards ; ils ne seront plus « du monde ». Et, s’il en est ainsi des officiers de troupe, qu’est-ce des officiers de l’état-major ? Ce sont autant de Lowe ; ils se tiennent solidaires