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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

non cette lutte mesquine qui rabaisse l’empereur Napoléon le Grand au niveau de ce pauvre diable, le colonel des Royal Corsican Rangers, mais la lutte héroïque qui grandit et ennoblit encore celui qui la tente, lutte qui dure depuis vingt-cinq ans et qui trouve là son suprême épisode ; où Napoléon, champion de la France et de la Révolution, seul, moribond, sans communication avec le monde extérieur, sans nouvelle de ce qu’il aime plus que sa vie, sans espérance ailleurs que dans la mort, tient tête à l’oligarchie d’Europe, dont les Oligarques anglais se sont institués les bourreaux.

Il convenait que l’Europe assistât au supplice, au moins par ses délégués. C’est ce qu’elle était convenue de faire par les traités du 2 août 1815, à l’article III desquels il était dit : « Les cours impériales d’Autriche et de Russie et la cour royale de Prusse nommeront des commissaires qui se rendront et demeureront au lieu que le gouvernement de S. M. B. aura assigné pour le séjour de Napoléon Buonaparte et qui, sans être chargés de sa garde, s’assureront de sa présence » ; et à l’article IV : « Sa Majesté Très Chrétienne sera invitée, au nom des quatre cours ci-dessus mentionnées, à envoyer également un commissaire au lieu de détention de Napoléon Buonaparte ».

L’Angleterre, qui s’était retirée derrière l’Eu-