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LES COMMISSAIRES

ministère de la Guerre, était fils d’un nommé Jacques Boutet, chapelier à Loches ; il devait obtenir, en 1824 (15 juin), des lettres d’anoblissement, ce pourquoi jusqu’à sa mort il se fit appeler le baron de Boutet. Il le fut en Autriche.

Lorsqu’elle arriva à Sainte-Hélène, la baronne Stürmer ne produisit point de telles illusions : « Il y a deux ou trois ans, dit Las Cases à l’Empereur, qu’un commis au bureau de la Guerre, très brave homme pour ce que j’en connais, venait chez moi donner des leçons d’écriture et de latin à mon fils. Il avait une fille dont il comptait faire une gouvernante et nous priait de la recommander si nous en trouvions l’occasion. Mme de Las Cases se la fit amener : elle était charmante et de l’ensemble le plus séduisant. À compter de cet instant, Mme de Las Cases l’invitait parfois chez elle, cherchant à lui faire faire quelques connaissances dans le monde qui puissent lui être utiles. » Et c’était elle, la petite Boutet, dont le mari avait été nommé commissaire de S. M. I. et R. A., le 31 octobre 1815 ; et elle eut le plus grand soin de ne point reconnaître Las Cases, lequel avait fondé sur sa venue des espérances immédiatement déçues. Cette jeune et jolie femme était pleine de prudence et certes le baron Stürmer ne manquait point davantage de cette vertu diplomatique ; mais, sur l’ordre de son souverain, il avait amené avec lui un jardinier de la Cour, nommé Philippe Welle, chargé de recueillir ce que l’île de Sainte-Hélène pouvait fournir