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NAPOLÉON À SAINTE HÉLÈNE

d’intéressant pour l’histoire naturelle et en particulier pour la botanique. De quels drames ce botaniste fut la cause innocente !

Le baron Stürmer n’avait, comme son collègue de Russie, qu’un traitement de 1 200 livres sterling ; ce traitement ne fut point augmenté et la mission de Sainte-Hélène le ruina, au moins pour un temps, car il se trouvait dépenser plus de 4 000 livres sterling, par an. Pourtant, sauf à deux ou trois reprises, il s’abstint de parler de son réel dénûment, tandis que ce fut presque l’unique motif sur lequel son collègue de France brodait ses dépêches.

Ce collègue de France, hélas ! c’est, pour Balmain et Stürmer, Lowe et Reade, Malcolm et Gorrequer, pour tout ce qui est dans l’île, du plus superbe Anglais au plus humble Chinois, l’objet de risée, le fantoche que les enfants montrent au doigt ; c’est, en chair et en os, l’Émigré, tel que l’ont chanté Béranger et Debraux. Ce commissaire s’est appliqué à inscrire dans ses dépêches et dans ses placets, la matière des couplets que poursuivait le parquet royal. Il est là pour prouver que rien n’y fut exagéré et que rien n’en saurait être contredit. C’est Claude-Marin-Henri de Montchenu[1] ; son père, Joseph de Montchenu, se qualifiait simplement

  1. Je ne saurais entrer ici dans les détails nécessaires pour peindre en pied le personnage. Je me permets de renvoyer à mon livre : Autour de Sainte-Hélène, 2e  série, p. 1 à 120.