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LONGWOOD

distribution, demanda quelques meubles dont il pouvait avoir besoin, remercia personnellement l’amiral de la prompte exécution de tous les travaux qu’il avait fait faire. »

Tels avaient été les récits qu’on lui avait faits qu’il avait dû croire l’installation pire encore qu’elle n’allait être ; chacun de ses compagnons tirait à soi et cherchait à s’établir le mieux possible : Montholon, en flattant l’amiral qu’il ne quittait guère et chez qui, de Jamestown, il venait dîner avec sa femme aussi fréquemment qu’il était invité ; Gourgaud, en cherchant querelle à Montholon et à Las Cases pour le local qui lui serait réservé ; Bertrand, en invoquant pour être logé à part le bruit que feraient ses enfants et les habitudes qu’avait prises la comtesse. Pour mettre tout le monde d’accord, il eût fallu au moins un beau château avec de larges dépendances et Longwood tel que l’avait vu l’Empereur à son débarquement n’était qu’une misérable bicoque, un rez-de-chaussée de cinq chambres avec grenier au-dessus. Il avait fallu, en toute hâte, joindre à ces cinq chambres les bâtiments indispensables pour loger les deux Montholon, les deux Las Cases, O’Meara, l’officier de service chargé de la surveillance, et les domestiques. On avait donc ajouté, en équerre sur le bâtiment primitif, une bâtisse en bois comprenant une pièce destinée à servir d’antichambre ou de salon d’attente et une seconde, le salon de réception. Celui-ci ouvrait sur une pièce de l’an-