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LA MAISON DE L’EMPEREUR

Hut’s Gate… M. Balcombe devint le pourvoyeur et, au dire de Marchand, les allocations du gouvernement parurent raisonnables ; on eut bien quelquefois à se plaindre de la qualité, mais en général on devait plutôt s’en prendre au défaut de ressources qu’à l’amiral qui, lorsqu’il en était instruit, y remédiait autant que possible. » Le gaspillage était tel que, un peu plus tard, Gourgaud disait à l’Empereur : « L’on ne boit pas dix-sept bouteilles de vin, ni ne mange quatre-vingt-huit livres de viande et neuf poulets ! » L’Empereur eût volontiers adopté un système de nourriture en argent — huit francs par jour à chaque domestique français et trois francs aux autres — mais, Montholon le détourna de la seule organisation qui eût prévenu les réclamations et les discussions.

L’écurie que commandait Gourgaud se composait de dix chevaux : quatre de voiture venant du Cap, et six de selle — dont quatre venant du Cap et deux des écuries impériales : le Fringant et le Vizir. Le Vizir dont le portrait avait été peint par Horace Vernet et payé 250 francs en 1813, était vraisemblablement un des chevaux offerts en 1808 à l’Empereur par le Sultan ; il fut ramené en Angleterre après la mort de Napoléon, et il y mourut. On l’empailla et, après des aventures diverses, sa peau est aujourd’hui au Musée de l’Armée, à Paris. L’amiral avait acheté au Cap, pour le service de l’Empereur, une calèche, la seule qui se trouvât dans l’île ; l’Empereur se pro-