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LA MAISON DE L’EMPEREUR

de l’Empereur un garçon chinois. Le service de Marchand était permanent, de jour et de nuit. Saint-Denis et Noverraz, de deux jours l’un, se tenaient dans le petit corridor précédant la salle de bains et ils y couchaient. Santini était chargé du service extérieur et se plaçait dans la première pièce, dite depuis cabinet topographique, pour ouvrir les portes du salon.

Il y avait donc alors autour de l’Empereur, au gré du gouvernement anglais et par la bonne volonté de l’amiral, une sorte de train. Sir George Cockburn se prêtait à offrir à l’Empereur tout ce qui pouvait lui apporter quelques aisances ; après s’être employé avec la plus grande activité à faire construire les bâtiments qui lui étaient personnellement destinés, il ne mit pas moins de zèle à disposer les chambres que devaient occuper les officiers de la suite ; il redoubla de soins pour les Bertrand ; il prêta des tentes pour le service, en même temps qu’il détacha des matelots de son vaisseau-amiral ; en quelques mois, il parvint à mettre tout le monde à couvert, à la vérité sous des toits en carton bitumé et entre des murs qui n’eussent point résisté à un choc un peu violent ; mais enfin les Montholon, Gourgaud, les Las Cases étaient logés mal que bien ; et le Grand maréchal, quittant Hut’s Gate, était installé dans l’enclos, à moins de trois cents pas de l’habitation principale ; il ne dépendait point de l’amiral si Bertrand, conservant ses habitudes d’indépendance d’Hut’s Gate,