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HUDSON LOWE ARRIVÉ À SAINTE-HÉLÈNE

Cela forme l’intermède mystérieux auquel il ne semble pas que l’Empereur et ses compagnons aient attaché l’intérêt qu’il pouvait mériter ; aussi bien, les événements allaient devenir si graves que l’on conçoit à merveille que ce détail ait été négligé : Hudson Lowe entre en scène ; ce qui s’est passé jusqu’à présent n’a été que le prologue : le drame commence.

Par une étrange illusion, l’Empereur, sur un article paru dans le Morning Chronicle blâmant les rigueurs de sa captivité, s’est flatté que le nouveau gouverneur arrive avec des instructions plus libérales ; aussi attend-il avec impatience sa venue, et, à chaque bâtiment qu’on signale, se demande-t-il si ce ne sera pas enfin lui. Le 14 avril, jour de Pâques, il allait sortir en calèche « avec ces dames » quand on vint lui annoncer que la frégate Phaeton, portant le gouverneur et sa suite, était en vue. « Il dirigea sa promenade de façon à voir la frégate jeter l’ancre dans la rade de Jamestown. »

Dès le lendemain, l’on sut à quoi s’en tenir sur l’attitude que prendrait Hudson Lowe. Il fit savoir, par l’officier d’ordonnance, que le 16, à neuf heures du matin, il se présenterait pour voir le général Buonaparte. À cette heure, l’Empereur ne recevait pas ; de plus, il avait fait admettre par Sir George