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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

ce soit, excepté par votre entremise, doit être votre soin incessant ; et, ces deux points une fois assurés, toutes les ressources, tous les amusements de nature à réconcilier Buonaparte avec sa captivité doivent être permis. » Cela ne suffisait-il pas pour inspirer à un homme timoré et scrupuleux toutes les inquiétudes et à le porter à toutes les restrictions ?

Lord Bathurst lui annonçait encore que des commissaires nommés par la Russie, l’Autriche et la France devaient venir résider à Sainte-Hélène, « mais ces commissaires n’auraient aucun pouvoir pour intervenir dans les mesures que le gouverneur jugerait utile de prendre, ils seraient simplement les correspondants de leurs Cours respectives ».

Ces instructions étaient provisoires ; elles devaient être complétées lorsque le Parlement aurait rendu l’acte qui aurait pour effet de revêtir l’iniquité d’une forme somptueuse et légale. Néanmoins, avant même que cet acte fût proposé, Lord Bathurst, par une dépêche en date du 10 janvier, avait informé Sir Hudson que, par ordre du Prince régent, il devait, dès son arrivée, avertir toutes les personnes composant la suite de Napoléon Buonaparte, y compris les domestiques, qu’ils étaient libres de quitter immédiatement l’île et de retourner en Europe ou de se retirer aux États-Unis d’Amérique. Mais qu’aucun d’eux ne pourrait rester à Sainte-Hélène, à moins de déclarer par écrit qu’il