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LA QUESTION DES ENGAGEMENTS

y restait de son plein gré et qu’il se soumettrait aux restrictions qu’il serait nécessaire d’imposer à Napoléon Buonaparte.

À bord du Northumberland, on avait déjà signifié verbalement aux compagnons de l’Empereur cette exigence, mais elle avait paru « de style » ; à présent, on ne pouvait s’y méprendre : en les obligeant à souscrire une telle formule, on entendait qu’ils contractassent un engagement personnel, et comme, dans cette formule, on déniait à l’Empereur ses titres et sa dignité, par là même, ses compagnons reconnaissaient la légalité, la légitimité même de la captivité. D’ailleurs libre à eux de ne point signer : on en serait même fort aise, car on les déporterait au Cap.

Hudson Lowe communiqua le 18 avril la formule exacte, en langue anglaise ; l’Empereur la fit traduire et, refusant de l’admettre, dicta lui-même une formule que devaient signer les domestiques. Las Cases, Gourgaud, Montholon, Bertrand, en présence de ce qu’on exigeait d’eux, hésitaient, éprouvaient des scrupules que l’Empereur ne se souciait point de lever. Il entendait laisser à chacun l’initiative et la responsabilité de son acquiescement. Toutefois, si ses compagnons ne s’engageaient point, qu’ils fussent obligés de quitter Sainte-Hélène, allait-il se trouver seul ? Du 18 au 20 avril, il y eut de Longwood à Plantation House, des allées et des venues du gouverneur, des aides de camp et du Grand maréchal. À