Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/330

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
312
NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

dait le ministère et il n’avait garde d’y chercher un remède.

Par la frégate Newcastle étaient arrivées des dépêches, en date du 15 avril, où Lord Bathurst précisait quelles avaient été les vues de son gouvernement en exigeant des compagnons de l’Empereur la déclaration qu’il leur avait imposée. « J’espère, écrivait-il, que vous aurez réussi à réduire de beaucoup le nombre des personnes attachées à la maison de Buonaparte en encourageant la disposition dans laquelle plusieurs d’entre eux ont été de retourner chez eux ou de quitter Sainte-Hélène. » Sans doute, se proposait-on de supprimer ainsi des menées possibles avec les habitants ou même avec les commissaires des Puissances, « qui auraient trop peu de chose à faire pour ne pas être tentés de faire un peu de mal », mais le but essentiel était de réduire les dépenses de la table et de la maison de Buonaparte « de façon qu’elles ne dépassassent pas 8.000 £ (200.000 francs) par an, en y comprenant le vin et l’extraordinaire quel qu’il fût ». Et le ministre de S. M. B. ajoutait au nom de son gouvernement : « Dans le cas où il (Buonaparte) se plaindrait des retranchements que pourra occasionner cette modification, il sera loisible de lui permettre tout le superflu qu’il désirera (à l’égard de la table et du reste) pourvu qu’il fournisse les fonds nécessaires pour couvrir les dépenses au delà des 8.000 £. D’après ce que j’ai appris, les moyens pécuniaires ne lui manquent