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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

ne se considéraient assujettis à aucune loi de discipline, ni au respect dû aux autorités de l’île », et il demandait des mesures de rigueur contre l’Empereur lui-même à cause de « sa conduite insolente et non provoquée » ; il vantait la modération dont il avait fait preuve et « l’indulgence » qu’il lui avait témoignée ; mais il paraissait croire que l’Empereur ne l’avait traité comme il avait fait que pour le provoquer à quelque acte de violence qui lui rendît impossible la continuation de son commandement : tant la préoccupation de conserver sa place primait chez cet homme tout autre sentiment !

Dans quel but, Lowe, si respectueux des instructions de son gouvernement, prit-il sur lui d’excéder d’un tiers, juste à ce moment (5 septembre), la somme allouée pour l’entretien de la maison de l’Empereur et de la porter de son chef de 8 à 12.000 £ ? Faut-il penser qu’il s’était convaincu de l’impossibilité de soutenir l’établissement de Longwood avec une somme moindre, celle-ci encore ne devant suffire que moyennant des réductions considérables dans le personnel des domestiques anglais, ou moyennant une contribution de 8.000 £ de la part de l’Empereur ; ou bien attendait-il que, sur l’énoncé d’un tel chiffre, son gouvernement prît le parti qu’il avait tant de fois suggéré et chassât de l’île ces insolents Français ? Y avait-il à sa détermination des mobiles secrets ? Imaginait-il qu’il adoucirait ainsi l’Empereur et le détermine-