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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

fut fixé à cinq shillings l’once. En francs, les 4.227 onces vendues auraient donc produit 26.418 fr. 75. Étant donné que l’Empereur devait fournir rien que pour l’approvisionnement de la maison 100.000 francs par an, qu’il avait à payer les appointements de ses officiers, les gages des gens et les dépenses courantes, ces 26.000 francs suffisaient à peine pour un trimestre. Il y avait assurément une quantité d’argenterie, non, comme avait dit Montholon, pour une valeur de 25.000 £ ou 1.425.000 francs, ce qui eût supposé 10.000 onces en poids, mais peut-être pour une centaine de mille francs. Cette ressource épuisée, restaient les treize lettres de change de 300 £ chacune que Las Cases avait offertes, puis l’argent de Bertrand, mais on n’eut besoin d’aller à ces extrémités que parce qu’on le voulut ainsi. Le gouvernement anglais avait capitulé. Pour le petit-fils de l’alderman Bathurst, l’idée de faire une économie avait été plus forte que la haine, que l’inquiétude, que la superstition du règlement. « Vous pouvez vous regarder comme libre, avait-il écrit à Lowe, le 22 novembre 1816, d’informer le général Buonaparte que vous vous chargerez d’envoyer ici, sans l’examiner, une lettre cachetée pour être remise à la maison de commerce d’Angleterre à laquelle elle sera adressée, pourvu que votre complaisance en cette occasion ne soit pas considérée comme autorisant une permission générale de continuer cette correspondance, que la somme à laquelle