Page:Masson – Napoléon à Sainte-Hélène.pdf/349

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
331
LOWE APPROUVÉ PAR BATHURST

recommandait de supporter de la part de Napoléon toutes les violences qui se borneraient à des paroles, on l’autorisait à faire transporter hors de l’Île toutes les personnes de sa suite « qui n’observeraient pas à son égard le respect qu’exigeait sa position ainsi que cette stricte attention aux règlements qui était la condition indispensable mise à leur résidence dans l’Île ». Pour renforcer s’il en était besoin les armes dont il disposait, pour donner à ceux des compagnons de l’Empereur qui, sans vouloir le paraître, seraient disposés à l’abandonner, les moyens de sembler obligés à le quitter, le ministère renvoyait les déclarations précédemment signées par les officiers et les domestiques, déclarations non conformes à la formule officielle, entourées de restrictions, accompagnées de protestations et attribuant toutes à Napoléon le titre et les qualités que l’Angleterre lui refusait. Le ministère exigeait que, dans la huitaine, on signât, sinon déportation au Cap. L’Empereur paraissait préférer le départ de ses compagnons à l’aveu de sa déchéance qu’ils eussent ainsi contresigné : en réalité, il n’était point si libéré de toute humanité qu’il se résignât à vivre seul, de tout orgueil qu’il consentît à licencier cette petite cour qui lui donnait encore une illusion de souveraineté. Il défendit que l’on signât et il accueillit à merveille ceux qui avaient signé.

La vie devenait de plus en plus difficile. La prohibition de toute correspondance avec les habi-