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LADY HOLLAND

Évidemment, si Hobhouse avait été alors ce qu’il devint, un lord du Royaume-Uni, — Lord Broughton, — l’embarras eût été bien plus grand. Car Lowe ne renvoyait ni ne gardait ce qu’expédiait Lady Holland.

C’est ici assurément l’un des épisodes les plus émouvants de la captivité. Cette femme n’a point de préjugés, et elle l’a prouvé : Elizabeth Vassall, fille unique de Richard Vassall, de la Jamaïque, et de Mary Clark, de New-York, a épousé, en 1766, à l’âge de quinze ans, Sir George Webster, de Battle-Abbey, plus vieux qu’elle de vingt-trois ans. Il fut membre du Parlement, et, n’ayant point été réélu, s’en fut sur le continent, où sa femme désirait voyager. Malgré qu’Elizabeth eût eu cinq enfants de 1789 à 1795, le ménage n’allait guère : Lady Webster était dans les pires termes avec sa belle-mère, contre laquelle elle imaginait toute sorte de grosses farces que ses amis ne manquaient point de trouver spirituelles, car elle était jolie, et riche à 7.000 £ de revenus. Sa famille déclare que quoiqu’elle eût des amis très dévoués, elle n’en eut point d’intime avant 1794, où, en février, elle rencontra, à Florence, Henry Richard, troisième Lord Holland, le neveu de Fox, de Lord Ossory et de Lady Warwick, de deux ans plus jeune qu’elle. Cette rencontre laissa des traces, car, au mois d’avril 96, Lady Webster, ayant quitté Florence et étant rentrée chez son mari, se trouva obligée de le quitter pour donner, au mois de novembre, le