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LOWE ET O’MEARA

choses de façon qu’il ne pût être tranquillisé que par le départ d’O’Meara. En effet, il croyait que l’Empereur n’était pas malade, au moins qu’il ne l’était pas comme le disait O’Meara, mais il avait beau chercher des renseignements, faire interroger des domestiques et des gens de service, il n’apprenait rien ou si peu de chose qu’il ne pouvait se former une conviction. Il était obligé de se fier à O’Meara, puisque seul O’Meara approchait de l’Empereur et seul lui donnait des soins, alors qu’il ne trouvait chez lui aucune garantie de fidélité, ni de sincérité, et il s’agitait désespérément autour de cette énigme, qui trouverait sa solution dès qu’O’Meara serait parti. Il faudrait bien, si Napoléon était réellement malade, qu’il acceptât les soins d’un des médecins résidant dans l’île, de Baxter, par exemple, ou d’un de ses sous-ordres. Alors, on saurait d’une façon positive ce qu’il fallait penser de cette maladie. S’il était démontré que l’Empereur n’était pas malade, on n’aurait plus à s’inquiéter de ces restrictions qui n’auraient ainsi exercé aucune influence sur sa santé, et, dans le cas où Baxter constaterait une maladie, on la soignerait, on la guérirait peut-être ; si le malade y succombait, on présenterait à l’Europe une attestation certifiée que le Général n’avait succombé, ni aux atteintes du climat, ni aux persécutions de ses geôliers, mais à une affection caractérisée dont on détaillerait soi-même les origines, l’évolution et la terminaison.