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NAPOLÉON SANS MÉDECIN

homme, Verling, qui est médecin, que « le général Buonaparte connaît, puisqu’il a fait avec lui la traversée sur le Northumberland ». Si le général est malade, il n’a qu’à consulter Verling. S’il ne le consulte pas, c’est qu’il n’est pas malade.

Napoléon pourtant refuse tout contact avec Verling et il reste ainsi sans secours durant la période où les affections dont il est atteint commencent à évoluer et auraient le plus besoin d’être surveillées. Dans la nuit du 16 janvier 1819, alors que, depuis six mois, il est privé de tous soins médicaux, un accident se produit. Pris de vertige. Napoléon s’évanouit. Selon les ordres qu’il a reçus, Montholon n’a point recours à Verling, mais il fait demander le médecin du vaisseau-amiral le Conqueror, un certain docteur Stokoë, ami d’O’Meara, lequel l’avait présenté à l’Empereur ; il avait été question déjà de l’appeler comme consultant en juin précédent. Stokoë étant venu à Longwood le 17 au matin, ne voit pas l’Empereur, dont les douleurs ont cédé à un bain chaud. Entre Montholon, Bertrand et lui, il est parlé qu’il reste à Longwood ; mais l’acte qu’ils rédigent de concert doit être soumis à l’approbation du gouverneur et de l’amiral, lesquels n’y trouvent aucune urgence ni aucune opportunité. Retourné à son bord, Stokoë est rappelé dans la nuit. Il rédige un bulletin : « Les symptômes les plus alarmants sont ceux qui se sont montrés l’avant-dernière nuit. Leur retour peut être fatal si les secours tardaient. » Le 19,