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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

Les premières démarches sérieuses furent faites par Bertrand et par Montholon dans les premiers jours d’avril, alors que Gourgaud était embarqué depuis le 14 mars, Balmain en rendit compte dans ses dépêches du 10 avril, du 11 juillet et du 14 août. Pour se soustraire aussi bien aux poursuites indiscrètes des Français qui, pressés par l’Empereur, le relançaient en toutes ses promenades, qu’aux soupçonneuses investigations de Lowe, qui ne lui laissait plus un instant de calme, il s’enfuit au Brésil, espérant qu’à son retour tout serait calmé. Et bien lui en a pris de donner une telle preuve de sa sincérité, car, le 25 septembre, Lord Bathurst transmet à Lord Castlereagh, pour être mis sous les yeux des souverains et des ministres réunis à Aix-la-Chapelle, « la copie d’une lettre que Sir Hudson Lowe pense qu’il est désirable d’envoyer au comte de Balmain en reproche de sa conduite, vu qu’il appréhende que les fréquentes entrevues entre le comte de Balmain et les personnes de la suite du Général Buonaparte aient donné au comte une opinion défavorable ». Sous cette forme diplomatique, la dénonciation est aussi formelle que possible. À son retour du Brésil, au commencement de novembre 1818, Balmain eût été disposé à renouer des conversations avec les Français, mais, après une explication avec le gouverneur, au début de janvier 1819, il prit le parti d’acquiescer à ses prétentions et rompit avec les Français ; depuis lors, malgré quelques intermittences, quelques tenta-