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MADAME DE MONTHOLON EST PARTIE

qu’elle devra prendre, des régimes qu’elle devra suivre ? S’étonne-t-il lorsqu’elle lui rend compte que, refusée en Angleterre et débarquée à Ostende en septembre, elle ne va ni à Spa, ni à Aix-la-Chapelle, ni nulle part pour prendre les eaux dont elle a un si urgent besoin ? Point du tout, mais, à chacune de ses lettres, — ces lettres qu’il remet tout ouvertes à Hudson Lowe, qu’il laisse peut-être voir à Napoléon, si curieux de tout ce qu’on écrit, — il presse sa femme de lui trouver un remplaçant ; il n’annonce nul esprit de retour ; c’est un départ définitif qu’il prépare ; c’est d’un tel départ qu’il menace l’Empereur. Les démarches qu’il indique sont-elles sérieuses ? Où trouve-t-on des traces que Mme de Montholon se soit adressée à qui que ce soit, hormis — et combien tardivement ! — à Planat qui, depuis cinq ans, depuis qu’il avait quitté l’Empereur sur le Bellerophon, s’offrait avec une constance d’autant plus méritoire qu’il avait été plus souvent rebuté, et peut-être à Casimir Bonjour, lequel, à la place qu’il prétend lui avoir été proposée, dit avoir préféré l’éventualité qu’on jouât aux Français une de ses pièces ! Mais Planat, qui fut capitaine ou, tout le plus et tardivement, chef d’escadron ; Bonjour, qui n’est rien qu’auteur sifflé, sont-ce là des personnages pour remplacer le marquis de Las Cases, comte de l’Empire, chambellan de Sa Majesté et conseiller en son Conseil d’État ; le baron Gourgaud, premier officier d’ordonnance ; le général comte et marquis de