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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

de toute intrigue. Et c’est lui-même qui en fournit la preuve. Par un ancien testament que l’Empereur avait confié au Grand maréchal, qu’il redemanda, dit Montholon, le 7 avril 1821 ; qu’il brûla, mais dont subsista une note, Napoléon avait, sur les six millions qu’il croyait lui appartenir, disposé de 700.000 francs en faveur des Bertrand, de 600.000 francs en faveur des Montholon. Par son testament officiel, il lègue à Montholon deux millions sur les fonds confiés à Laffitte ; par le codicille du 16 avril, 50.000 francs sur l’argent comptant qu’il possède ; par le codicille du 24 avril (Italie), 100.000 francs ; par l’autre codicille du 24 avril (Marie-Louise), 100.000 francs — au total, 2.260.000 francs. Et Bertrand n’aura plus que 500.000 francs par le testament, 50.000 francs sur l’argent comptant, 200.000 francs sur le codicille d’Italie, 200.000 francs sur le codicille Marie-Louise, 950.000 francs. — Les deux codicilles du 24 avril sont singulièrement hasardés, l’Empereur le sait à merveille, et, c’est, d’un côté, 2.050.000 francs qu’il donne contre 550.000 francs de l’autre. Nulle preuve aussi topique. Par-dessus les autres avantages que Montholon a pu en tirer, c’est 1.000.000 francs, et, vis-à-vis de Bertrand, qui, par son rang, son âge, son grade, ses dignités, devrait se tenir assuré du premier rang, une supériorité établie par les termes des dispositions, par des commissions d’extrême confiance, au point que, quoique nommés au même titre que Mon-