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LES TRAVAUX DE JARDINAGE

blanches, habit de chasse vert, sans les boutons dorés, mais avec la plaque de la Légion ; bas de soie et souliers à boucles d’or, chapeau d’uniforme, pas d’épée. À quatre heures, il ressortait, inspectait ce qu’avaient fait les Chinois, s’amusait à arroser au moyen d’une petite pompe sur roues. Il attrapait ainsi l’heure de son dîner ; en sortant de table, il montait en calèche avec Montholon, quelquefois avec Bertrand. Quant à Mme  Bertrand, jusqu’en juillet 1820, il venait souvent lui faire une visite, mais ensuite, il ne la vit plus.

Ces travaux du jardin avaient si bien réussi à la santé de l’Empereur que, lorsque le programme eut été rempli, à la fin de décembre 1819, l’on s’ingénia à en suggérer d’autres, encore plus intéressants. Pour amener autour de l’habitation l’ombre que demandait l’Empereur, on transporta de vieux arbres « avec des mottes qui demandaient la force de vingt hommes, surtout des chênes, arbres qui, à Sainte-Hélène, s’élevaient peu, mais étendaient leur branchage comme les pommiers en France ». Plusieurs réussirent, un surtout, qu’on appela le chêne de l’Empereur, et sous lequel on servait souvent le déjeuner. Des arbres fruitiers, en particulier des pêchers, furent transplantés, prirent parfaitement et donnèrent des fruits dès la première année.

Ce ne fut rien encore auprès des travaux d’hydraulique. Moyennant des dépenses considérables,