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L’AMÉNAGEMENT DE LA MAISON

pièce. « L’Empereur avait à Sainte-Hélène, a écrit Marchand, deux petits lits de campagne ; la nuit, il allait de l’un à l’autre en passant d’une pièce dans une autre ; il m’avait dit plusieurs fois que, s’il tombait malade, ces lits seraient trop étroits ; le comte de Montholon en avait un en cuivre doré qu’il avait acheté en ville ; il me le proposa pour mettre dans la seconde chambre… Des rideaux verts furent achetés pour ce lit. J’avais dans la toilette de l’Empereur des dentelles et un large point d’Alençon, j’en fis garnir le couvre-pied et je fis garnir aussi la taie d’oreiller de dentelles, ce lit ne devant en réalité être qu’un lit de parade. » Une glace, de quatre pieds de haut sur trois et demi de large, et deux petites bibliothèques complétèrent l’ameublement, L’Empereur parut fort satisfait ; seulement, à son coucher, il dit à Marchand : « Je ne veux pas que Montholon se prive de son lit, il faudra le lui rendre. » La nuit, selon son habitude, il changea de lit, se mit au lit de cuivre et s’y trouva très mal couché. « Toutes ces dentelles, dit-il à Marchand, le lendemain matin, sont bonnes pour Madame la maréchale », et il fit remplacer le beau lit par son second lit de campagne.

Ces attentions plaisaient à l’Empereur, auquel elles fournissaient un semblant d’occupation. Ainsi avec Fontaine et Desmazis, Duroc et David s’occupait-il de l’ameublement des Tuileries, de Compiègne ou de Fontainebleau ; de même avec les chefs de service faisait-il ses comptes pourquel-