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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

laquelle ont vécu ses ancêtres, dans laquelle il est né et il a été élevé, une religion qui revêt le déisme et la croyance à l’immortalité de l’âme, de son culte traditionnel, de sa noblesse liturgique, de la mystérieuse poésie de ses exorcismes sacramentels ; il l’estime la meilleure et il n’a aucun doute à cet égard, puisque, entre elle et la protestante que tant de gens si hardis et si remuants avaient prétendu qu’il imposât à la nation, il l’a choisie ; il l’a restaurée ; il a assuré le sort matériel de ses prêtres ; il lui a accordé, sinon des privilèges politiques, du moins des honneurs et des exemptions civiles ; il s’est efforcé de la préserver par ses lois du péril de n’être plus nationale ; il a, par sa présence assidue à la messe dominicale et par son attitude durant l’office, marqué une adhésion que ceux-là seuls discutent qui se révoltent à l’idée d’entrer dans une église et d’y participer à certains gestes traditionnels. À l’heure où il devra donner des preuves plus efficaces de sa confiance en l’Église catholique, il n’y manquera point, mais, en attendant cette heure, n’est-il pas des détails qu’on peut relever ?

Les abbés Buonavita et Vignali ont apporté à Sainte-Hélène une malle contenant des ornements d’église et des habits sacerdotaux « d’une très grande beauté » et ils disent chaque dimanche la messe dans le salon sur une table quelconque. L’Empereur décide que la salle à manger, dont il ne se sert plus, sera convertie en chapelle « d’une