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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

eût cédé à un traitement raisonné, à une cure d’eaux appropriée, ainsi qu’il était arrivé à Madame qui, elle aussi, avait eu des inquiétudes de ce côté. Que cette affection se fût aggravée par l’absence d’exercice, par une hygiène détestable, par des médicaments contre-indiqués, cela est vraisemblable, mais elle n’eût point inspiré des craintes pour la vie de l’Empereur. Ce n’est point à cette maladie qu’il devait succomber, mais à une autre.

On a voulu faire remonter cette seconde maladie au mois de juillet 1820, de façon à établir un rapport avec l’annonce par Lowe du départ de Bertrand ; cela est absurde. Tout au plus, peut-on penser que la nouvelle amena une crise de foie, comme le fait une contrariété vive sur tout être atteint de cette affection ; mais cette crise céda rapidement. À la fin du mois, Napoléon reprit un semblant d’activité qu’il garda pendant le mois d’août et la première moitié de septembre. Alors, ses forces diminuent, le moindre exercice le fatigue, l’air même lui fait du mal. Il prétend lutter : il monte à cheval, il veut jouir des libertés que Lowe lui a données, se promener hors de l’enceinte : il rentre extrêmement fatigué, est obligé de prendre le lit : il ne supporte plus la calèche qu’à grand’peine. Pourtant, il ne sent pas encore qu’il soit si profondément atteint ; ce qu’il croit une indisposition, le résultat de son inactivité prolongée, se dissipera, il en est convaincu, par du mouvement, de