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LE TESTAMENT

Après l’inventaire des boîtes, l’empereur demande à Marchand l’état des objets qui ont été déposés chez le comte de Turenne, maître de la garde-robe. Il en dispose, donnant la plus grande partie à son fils et partageant le surplus entre l’Impératrice, Madame, Fesch, Eugène, la princesse Pauline, la reine de Naples, la reine Hortense, Jérôme, Joseph et Lucien. Il ordonne qu’avec ses cheveux on fasse un médaillon pour chacun des membres de sa famille, un bracelet pour l’Impératrice, une chaîne de montre pour son fils : rien de plus positif, de plus réaliste que ces dispositions.

Or, le même jour, il a employé la matinée à écrire ses codicilles : celui où il dispose des deux millions restant « des fonds remis en or à l’impératrice Marie-Louise, sa très chère et bien-aimée épouse, à Orléans en 1814 » ; et celui où il emploie deux millions restés aux mains d’Eugène de la liquidation de la liste civile d’Italie : il tient, sans doute, ces quatre millions pour aventurés, mais il ne juge pas à propos d’indiquer, pour les legs qu’il y impute, un autre mode de paiement, tandis que, lorsqu’il dispose ensuite de six cents, puis de quatre cent mille francs affectés sur des rentrées plus ou moins probables, il donne à ces legs la même valeur qu’aux legs du premier codicille, c’est-à-dire que, défaillant les ressources qu’il a escomptées, il entend qu’ils soient payés sur les fonds déposés chez Laffitte ; mais alors, ces fonds