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NAPOLÉON À SAINTE-HÉLÈNE

qu’un parlementaire fût envoyé à la croisière anglaise. Le 10, Savary et Las Cases montèrent sur une mouche et se rendirent à bord du Bellerophon que commandait le capitaine Maitland. Ils étaient porteurs d’une lettre par laquelle le général Bertrand informait le chef de la station anglaise que l’empereur Napoléon, ayant abdiqué le pouvoir et choisi les États-Unis d’Amérique pour s’y réfugier, était embarqué sur les deux frégates qui étaient dans la rade pour se rendre à sa destination et lui demandait « s’il avait connaissance du sauf-conduit du gouvernement anglais qu’on avait annoncé à l’Empereur ou s’il pensait qu’il fût dans l’intention du gouvernement anglais de mettre de l’empêchement au voyage aux États-Unis ».

Si la Commission de Gouvernement avait insinué que, le 29, le préfet maritime avait déclaré que la croisière s’était éloignée et qu’on eût pu passer, il faudrait croire que M. Bonnefoux eût eu là une révélation aussi subitement acquise que rapidement dissipée.

Le 27 juin, il avait annoncé que « la croisière anglaise s’était à ce point rapprochée des côtes que toute sortie des frégates était impossible ». Il ne s’était point contenté de l’affirmer dans ses dépêches au ministre ; le 1er  juillet, il l’avait formellement déclaré à Beker par une lettre que M. de Kerangal avait apportée à Niort. À l’arrivée à Rochefort, le conseil d’officiers de la marine, en activité ou en retraite, convoqué à cet effet, avait